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  • Le Zéro Carbon Records ou l’art de réinventer les tournées musicales

    Le Zéro Carbon Records ou l’art de réinventer les tournées musicales

    • La jeunesse récompensée pour son engagement culturel durable

      La jeunesse récompensée pour son engagement culturel durable

      C’est aux côtés de la Ministre de la Jeunesse, Valérie Glatigny, que posaient fièrement les jeunes organisateurs du GreenFeel Festival le 9 mars dernier à Bruxelles. Récompensés pour leur engagement dans l’organisation du Festival écoresponsable de Fontaine-l’Evêque, ils ont été sélectionnés comme coup de cœur parmi 39 participants par le Service Jeunesse et le Forum des Jeunes, dans le cadre de l’Année européenne de la Jeunesse.

      La Ministre Valérie Glatigny (au centre) entourée des organisateurs du GreenFeel Festival

      Cette soirée, qui a eu lieu au Grand Hospice à Bruxelles, était un moment pour mettre en lumière les initiatives et l’engagement associatif de la jeune génération. Lors de cette rencontre, les jeunes ont pu assister à un spectacle organisé par le Bureau International Jeunesse (BIJ) de la compagnie VIVANTS!

      Le Greenfeel Festival a été récompensé d’un subside de 3000 euros afin de reconduire une nouvelle édition en septembre 2023 ! La valorisation de ce projet souligne l’attention portée sur ces initiatives qui forgeront le monde culturel de demain.

      Ce prix récompense plusieurs mois de dur labeur et couronne une première expérience engagée dans le monde de la culture :

      Forcément on était surpris de voir que notre initiative a été récompensée à cette échelle ! Ça fait plaisir et ça encourage !” – Jeune organisateur

      Un Festival durable qui souligne que la jeunesse a son mot à dire

      Ce festival, engagé et porté par de jeunes organisateurs de la Maison des Jeunes Case Départ, s’est démarqué par son identité écocitoyenne et s’est concrétisée par des actions sur le terrain, véritable laboratoire des festivals de demain.

      Ce Festival a eu lieu le 17 septembre 2022 à Fontaine-L’Évèque. Il a été entièrement organisé par un groupe de jeunes avec l’appui de Livia, coordinatrice et animatrice de la MJ. Elle souligne :

      Ce festival est novateur en ce sens qu’il est fait pour les jeunes et par les jeunes !”

      L’écologie est au cœur de l’identité du Greenfeel Festival, preuve d’un engagement de la part des jeunes organisateurs. Plusieurs initiatives durables ont été mises en place. L’utilisation de jetons en fécule de pomme de terre biodégradable a permis non seulement de réduire l’impact environnemental de l’événement mais aussi de sensibiliser le public à la valorisation d’échanges locaux. La présence de toilettes sèches a évité la consommation d’eau, une option végétarienne a été proposée afin de réduire l’impact carbone de l’alimentation, les déchets ont été réduits grâce à l’utilisation de gobelets réutilisables mais aussi via le remploi de matériaux pour la scénographie et la décoration du site. L’unique goodies du festival était une carte postale à planter avec le logo du festival et les T-shirts de l’équipe bénévole ont été sérigraphiés en amont pour réduire l’empreinte carbone, les festivaliers pouvaient également repartir chez eux avec un T-shirt estampillé aux couleurs du Festival, produit avec la même technique. Enfin, les acteurs locaux étaient impliqués dans la programmation : apiculteur, productrice de fruits et jus locaux, grainothèque, sans parler de la line-up musicale qui laissait place aux jeunes talents et découvertes.

      Ça faisait sens avec l’actualité environnementale, c’était aussi logique de travailler avec des gens du coin et puis ça rassemblait des gens autour d’un projet commun qui faisait sens !”

      Et cela a visiblement porté ses fruits comme le témoigne un des jeunes organisateurs : “On a adoré que ça plaise à autant de monde, on était surpris mais super contents” – un jeune bénévole.

      Cette organisation de neuf mois a été récompensée par une belle première édition le 17 septembre 2022, certes pluvieuse mais tout de même très joyeuse ! Les jeunes organisateurs ont pu profiter de leur travail en savourant une programmation variée (concerts de rap, acoustique, stand do-it-yourself, friperie…) aux côtés de leurs proches et des habitants du village !

      J’ai adoré rencontrer les artistes du groupe Les Krackheads, c’était cool aussi de pouvoir passer en coulisse et voir ce qu’il se passe derrière !” – un jeune bénévole

      Cet événement a été accompagné par EventChange concernant les ambitions durables et écoresponsables. Cette première expérience couronnée par ce prix promet une belle édition du Greenfeel Festival en septembre 2023 !

      Oui, on est très motivés pour une seconde édition, toujours dans le thème de l’écologie !”

    • Après les gobelets réemployables, place à la vaisselle !

      Après les gobelets réemployables, place à la vaisselle !

      Si la question de l’usage de gobelets réemployables lors d’événements ou de festivals est (presque¹) acquise partout en Belgique, il en va autrement concernant la vaisselle à proprement parler. Ce qui peut sembler être un poste logistique simple à aborder de prime abord se révèle plus compliqué qu’il n’y paraît à mettre en place. À travers cette petite marche à suivre nous allons voir comment intégrer assiettes et bols réemployables à votre événement.

      Les types de vaisselle : à boire et à manger

      Avant d’aborder la question de la vaisselle réemployable, il est intéressant de faire le point sur les différentes options qui existent et les avantages et inconvénients qui en découlent. 

      1. La vaisselle à usage unique
      • La vaisselle comestible est une piste intéressante qui permet d’éviter tous déchets supplémentaires mais qui peut s’avérer coûteuse et dont il faut bien vérifier la provenance.
      • La vaisselle dite “biodégradable” peut s’avérer intéressante mais il faut bien vérifier de quoi il s’agit réellement (attention au greenwashing et au cycle de fin de vie du matériau).
      • La vaisselle compostable est une bonne solution si elle est réellement compostée. Cela nécessite donc de vérifier le cycle de fin de vie des contenants en question.²
      • La vaisselle recyclable n’est intéressante que si elle est effectivement recyclée et donc valorisée sur le territoire de votre événement. 
      • La vaisselle jetable est à éviter le plus possible. Bien que les plastiques à usages uniques soient désormais interdits, il faut absolument éviter de créer des déchets supplémentaires.

      Si certaines solutions de vaisselle à usage unique peuvent sembler intéressantes, n’oublions pas que le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas. Il est donc plus pertinent d’un point de vue environnemental de privilégier la pérennité des matériaux et donc de s’orienter vers des solutions de vaisselle lavable et réemployable comme décrites ci-dessous.

      1. La vaisselle réemployable
      • La vaisselle lavable (en dur) est la solution la plus écologique et la plus durable mais demande évidemment de s’intéresser à la difficile question logistique du stockage et du lavage (cfr plus bas).
      • La vaisselle lavable en plastique dur (Polypropylène : le même matériau que pour les gobelets réemployables) est aussi une solution intéressante car réemployable d’événement en événement mais demande aussi une certaine logistique et la mise en place de systèmes de caution.

      La mise en place

      Si les avancées en la matière se font graduellement, de plus en plus d’événements essaient des choses devenant ainsi des sources d’inspiration pour d’autres et documentant aussi ce qui fonctionne et ne fonctionne pas. Il est cependant important de retenir que chaque événement étant unique, la mise en place de vaisselle réemployable doit se faire au cas par cas en prenant en compte la localisation, le public, la jauge, les menus proposés et les spécificités de l’événement.

      NDLR : Nous aimerions attirer l’attention sur le fait que certains événements de par leur emplacement et site se prêtent plus facilement à la mise en place de vaisselle réemployable que d’autres. Il faut prendre en compte le type d’événement dans son contexte et tous les aspects économiques et organisationnels comme l’explique Mathieu Bogaerts de Brussels Major Events : “Il est aujourd’hui plus simple de mettre en place de la vaisselle réemployable sur un événement en site propre comme un festival fermé avec des bénévoles par exemple que lors d’une manifestation publique prenant place au cœur d’un centre urbain. Que ce soit en termes de restaurateurs (nombre fixe), de gestion des quantités de contenants ou de récupération de ceux-ci par exemple.

      Quelques exemples : 

      En Wallonie, le festival l’Amour en vers, déjà fortement impliqué dans une démarche durable, sert tous les repas du festival dans des contenants lavables durs et fonctionne avec un système de lavage en interne grâce à l’aide de bénévoles.

      Le festival LaSemo fonctionne avec de la vaisselle réemployable depuis 2021. Accueillant près de 30 000 festivaliers, le festival situé dans le parc d’Enghien loue l’ensemble des contenants auprès d’un fournisseur extérieur qui se charge aussi du nettoyage de ceux-ci. Ce changement à permis au festival de générer 2,8 fois moins de déchets organiques, sachant qu’il fonctionnait uniquement avec de la vaisselle compostable (jetée dans la fraction organique) avant 2021.

      A Bruxelles, un test financé par Bruxelles Environnement suite à un appel à projet “climat” a permis au BME de mettre en place de la vaisselle réemployable pour la première fois sur le site de Plaisirs d’Hiver lors de son édition 2023. Ce premier test a fonctionné avec 12 commerçants sur la place De Brouckère avec l’intention d’élargir celui-ci à 35 commerçants en 2024. La question épineuse qui doit encore être solutionnée pour BME est le coût humain qu’implique d’avoir du personnel de gardiennage pour les cautions et du personnel pour la récupération des contenants. Ils travaillent d’ailleurs avec leur fournisseur sur la mise en place de machines automatisées pour la récupération des contenants qui seraient affublés d’une puce RFID.

      En Flandre, le Paradise City Festival (près de 30 000 festivaliers en 2022) a mis de la vaisselle réemployable en place sur l’ensemble du site en 2022. Les 6800 contenants en polypropylène ont permis une baisse de 275kg de déchets résiduels³ par rapport aux années précédentes.

      Le Marché de Noël d’Anvers fonctionne aussi avec de la vaisselle réemployable en polypropylène depuis 2023. Les organisateurs ont pris le parti d’imposer ce mode de fonctionnement à l’ensemble des foodtrucks/restaurateurs présents sur le site. Le grand changement pour l’année prochaine “sera de fonctionner avec un point de collecte central pour récupérer la vaisselle. Ils se sont rendu compte que le fait de ramener les contenants auprès de chaque stand compliquait les choses et posait des questions d’un point de vue hygiène” explique Christophe Lampertz de Re-uz. 

      En France, les exemples aussi se multiplient (notamment depuis l’introduction de la nouvelle loi du 1er Janvier 2023⁴) : Le festival WE LOVE GREEN a décidé de faire un test avec 10 restaurateurs en attendant d’étendre le concept de leurs “menus 100% végé dans des contenants 100%” réemployables à l’ensemble des restaurateurs du festival l’année prochaine.

      Autre exemple avec une jauge plus réduite : le festival des Pluies de Juillet n’a pas attendu l’entrée en vigueur de la loi française pour mettre en place un système avec de la vaisselle traditionnelle et impliquer directement les festivaliers pour le lavage. Ainsi, chacun fait sa vaisselle permettant une réutilisation des contenants et une sensibilisation du public.

      En Suisse, le Paléo festival (300 000 festivaliers en 6 jours en 2022) est passé entièrement à la vaisselle réemployable en 2022. En matière de staff, cela implique 300 personnes dédiées au ramassage, lavage et remise en circulation des gobelets et éléments de vaisselle réemployable pour le plus grand festival de Suisse. Depuis 2022, c’est la location de la vaisselle réemployable qui a été privilégiée en attendant de tirer les conclusions de cette expérience à grande échelle. Le site Blick a d’ailleurs réalisé une petite vidéo sur les coulisses de la vaisselle au Paléo.

      Concrètement : 

      La mise en place de vaisselle réemployable (traditionnelle ou en plastique dur) demande de bien réfléchir en amont et de répondre à quelques questions⁵. 

      1. De quoi a-t-on besoin ?

      C’est la première étape de la mise en place de vaisselle réemployable sur votre événement. En fonction de la jauge de ce dernier, du type de nourriture servie et de la manière dont vous fonctionnez (prestataires extérieurs pour l’alimentation ou gestion interne), il est important d’évaluer les quantités de vaisselle dont vous avez besoin et aussi ce dont vous n’avez pas besoin.

      À partir de là, se pose la question du type de vaisselle utilisée : 

      • Que ce soit pour un catering artiste ou pour l’espace équipe/bénévole, ou même sur un événement de taille réduite⁶, vous pouvez plus facilement récupérer de la vaisselle traditionnelle en seconde main ou via des dons afin de l’utiliser lors de votre événement. Après, il faut envisager la question du lavage que nous aborderons plus bas.
      • Si pour des raisons de jauge, de quantité ou de sécurité, la vaisselle traditionnelle ne semble pas être une option viable, la vaisselle réemployable en plastique dur est la meilleure solution. 
      1. Acheter de la vaisselle ou louer ?

      Il devient véritablement intéressant d’acheter votre propre vaisselle (traditionnelle ou en plastique dur⁷) à partir du moment où vous en avez une utilisation régulière⁸. Si vous organisez un événement par an, il est préférable de la louer car l’achat implique aussi de gérer le stockage. Il est aussi important de privilégier la vaisselle non floquée car elle permet d’être réemployée lors de différents événements. Une bonne piste peut aussi être de co-financer un achat de vaisselle avec d’autres événements afin que celle-ci tourne un maximum en fonction des besoins de chacun, la rendant ainsi plus durable et demandant un investissement moindre.

      Aujourd’hui, de nombreuses entreprises proposent aussi la location de vaisselle traditionnelle et/ou en plastique dur (Polypropylène). Si l’offre pour la vaisselle en plastique dur en Belgique concerne encore principalement les gobelets, elle se développe peu à peu et de nouveaux partenaires potentiels voient le jour. De nombreux professionnels de l’HORECA et de l’événementiel proposent déjà, et depuis longtemps, de la vaisselle traditionnelle en location. Si le prix de ces dernières est souvent abordable, il faut faire attention aux cautions qui peuvent, à l’inverse, être chères.

      1. Et le lavage dans tout ça ?

      Si un événement de taille plus réduite peut plus facilement gérer le nettoyage de sa vaisselle, plus les jauges augmentent, plus il devient logistiquement compliqué de gérer sa vaisselle en interne. C’est pourquoi aujourd’hui, les fournisseurs de vaisselle proposent souvent de se charger du nettoyage de la vaisselle moyennant une compensation financière. Voici différents scénarios possibles : 

      • Vous possédez votre propre vaisselle (traditionnelle ou en polypropylène) :
        • Vous avez une jauge relativement réduite et elle est entièrement gérée par des bénévoles ou par les festivaliers (chacun nettoie son assiette comme aux Pluies de Juillet par exemple). L’avantage est que cela demande une équipe réduite de bénévoles, quelques stands de vaisselle et une signalétique adaptée.
        • Vous avez une jauge significative et décidez de gérer votre vaisselle en interne. Il vous faudra donc une équipe de bénévoles conséquente (exemple des 300 bénévoles dédiés uniquement à ce poste au Paléo Festival) et une véritable installation professionnelle de lavage (tunnels dédiés et tournantes d’équipes 24h/24).
        • Vous avez une jauge significative et décidez de déléguer le nettoyage de votre vaisselle vers des partenaires spécialisés. Vous devez avoir une équipe pour le ramassage, le comptage mais aussi prévoir suffisamment de quantités pour être certains de ne pas manquer de contenants pour tenir jusqu’à la fin de votre événement.
      • Vous louez la vaisselle (traditionnelle ou en polypropylène) auprès d’un fournisseur :
        • Celui-ci peut se charger du nettoyage de la vaisselle en échange d’une participation financière (pour la vaisselle en polypropylène il faut compter environ 10 centimes par contenant à nettoyer). Il faut alors prévoir des espaces de stockage sécurisés pour les caisses pleines de vaisselle propre et de vaisselle sale.
        • Vous pouvez vous charger vous même du nettoyage et cela implique de mettre en place une logistique adaptée avec des lave-vaisselles sur site et des bénévoles comme expliqué ci-dessus. 
      1. Un système de caution

      La vaisselle réemployable coûte cher (aussi bien à l’achat qu’à la location) et le système qui semble faire l’unanimité pour éviter d’en perdre est la mise en place de caution. Ainsi, le Paradise City Festival notait dans son rapport de l’édition 2022 une perte de 0,9% des contenants sur l’ensemble du festival. Le système en tant que tel n’est pas compliqué à mettre en place : 

      • Distribution de contenants aux restaurateurs/foodtrucks
      • Ajout du montant de la caution lors du paiement du plat (2€ par exemple)
      • Récupération des contenants à un endroit spécifique et retour de la caution au festivalier
      • Remboursement par les restaurateurs/foodtrucks de la caution aux organisateurs en fonction du nombre de contenants distribués

      Ce dernier demande cependant une bonne organisation et surtout une bonne communication avec l’ensemble des parties prenantes. C’est pourquoi il peut être intéressant d’inclure ce processus au sein des contrats et/ou d’une charte spécifique dédiée aux restaurateurs/foodtrucks en amont de l’événement.

      Un exemple type de mise en place

      Le Festival A, qui accueille 10 000 festivaliers par jour et une trentaine de foodtrucks/restaurateurs sur site, fonctionne avec de la vaisselle réemployable en polypropylène louée auprès d’un fournisseur. Chaque contenant coûte 15 centimes à la location auquel il faut rajouter 10 centimes de lavage. Le Festival A a mis sur pied une charte qui impose l’utilisation de ces contenants réemployables aux foodtrucks/restaurateurs présents lors de l’événement. Chaque foodtruck est contacté individuellement pour lui expliquer la marche à suivre et le sensibiliser aux effets positifs de ce dispositif. Ils ont aussi l’obligation de fournir (au besoin) des couverts compostables qui peuvent être jetés dans des composts⁹. Sur site, les foodtrucks se procurent des contenants auprès de l’organisation pour servir leurs plats au festivaliers. Les festivaliers s’acquittent du prix du plat ainsi que d’une caution de 2€ par contenant. Cette caution sera récupérée par le festivalier lorsqu’il ramènera son contenant vide au stand prévu à cet effet après avoir mangé. A la fin du festival les différents foodtrucks rembourseront les cautions perçues à l’organisation du festival pour chaque contenant distribué aux festivaliers. L’ensemble des contenants sales sont stockés dans un espace sécurisé, comptabilisés, puis renvoyés au fournisseur qui se charge (dans ce cas-ci) du nettoyage de ces derniers. Le Festival A fonctionne avec plusieurs tournantes de deux bénévoles pour assurer la récupération des contenants dans les deux stands prévus à cet effet et la distribution de contenants auprès des restaurateurs qui en auraient besoin.
      Cet exemple n’en est qu’un parmi tant d’autres et peut évidemment être adapté en fonction des besoins de chaque organisateur, de la taille de son événement et des différents prestataires et/ou fournisseurs étant parties prenantes. 

      Les conseils des pros – entretiens avec Christophe Lampertz de Re-Uz et Mathieu Bogaerts de BME

      Christophe Lampertz, de l’entreprise Re-Uz, a quelques conseils pour ceux qui souhaitent se lancer dans les gobelets ou la vaisselle réemployable : “Déjà, il faut s’y prendre à l’avance et surtout prendre le temps de le faire pour bien le faire. Les gens pensent souvent que c’est très simple à mettre en place mais il y a toute une logistique à prendre en considération. Il faut qu’ils contactent des spécialistes et qu’ils écoutent les conseils. Un exemple tout bête que je donne souvent c’est d’afficher les prix caution comprise. Cela facilite la vie des bénévoles et/ou restaurateurs qui servent la nourriture et les boissons. Un autre conseil pratique est de faire payer la caution à absolument tout le monde, c’est-à-dire le staff aussi. On se rend compte, suite à des essais avec des contenants de couleurs différentes pour les festivaliers et les bénévoles, que c’est lorsqu’il n’y a pas de caution qu’on dénombre des pertes de contenants. S’il n’y a pas de caution les gens ne respectent malheureusement pas le matériel.

      Pour Mathieu Bogaerts de BME : “Pour les gobelets, il faut arrêter d’avoir peur et de croire que c’est vraiment compliqué, si on trouve le bon partenaire ca roule tout seul. Pour ce qui est de la vaisselle réemployable on est encore en phase de test et il y a en effet plus d’implications mais de toute façon, tout ce que je peux conseiller aux gens et organisateurs c’est d’anticiper : soyez prêts parce que de toute façon ça va arriver.”

      Les partenaires et liens intéressants : 

      Gobelets et vaisselle réemployablesRe-Uzhttps://www.reuz.com/
      Gobelets réemployablesEcocuphttps://www.ecocup.be/fr/
      Gobelets réemployablesRekwuphttps://www.rekwup.be/
      Gobelets réemployablesBeeyohttps://beeyo.be/
      Gobelets réemployablesTibihttps://www.tibi.be/
      Gobelets réemployablesCharleroi Nature asblhttps://www.chana.be/?Services
      Gobelets réemployablesWakecuphttps://www.greenfunsolutions.be/fr/
      Gobelets et vaisselle réemployablesCup Concepthttps://cupconcept.com/be-fr/
      Gobelets réemployablesFesticuphttps://www.festicup.be/
      Gobelets réemployablesMake Your Cuphttps://www.makeyourcup.be/
      Gobelets réemployablesIpallehttps://www.ipalle.be/reduire-ses-dechets/location_gobelets_réemployables/
      Gobelets réemployablesEtacuphttp://www.etacup.be/
      Gobelets réemployablesGroupe La Lorrainehttps://www.lalorraine.org/fr/nettoyage/lavage-et-mise-a-disposition-de-gobelets-réemployables
      Gobelets réemployablesEcoverrehttps://www.ecoverre.com/
      Gobelets réemployablesBiopackhttps://www.biopack.be/fr/
      Gobelets réemployablesProvince de Liègehttps://www.provincedeliege.be/fr/node/15414
      Gobelets réemployablesIPIC Plastichttps://ipicplastic.be/fr/
      Gobelets réemployablesSappihttps://www.sappi.com/fr
      Gobelets réemployablesMj-musichttps://www.mj-music.be/gobelets-réemployables/
      Gobelets réemployablesLe guide qui rend ton évènement plus écocitoyenhttps://www.eventecocitoyen.be/nourriture-boissons/choix-gobelets-vaisselle-bouteilles/
      Gobelets réemployablesCupStackhttps://cupstack.nl/#
      Gobelets et vaisselle réemployablesCup&Morehttps://www.cupandmore.ch/de/miete
      VaisselleSaberthttps://www.sabert.eu/fr/
      VaisselleEcopoonhttps://www.ecopoon.be/fr/accueil.htm
      VaisselleAssiettes Comestibleshttps://www.assiettes-comestibles.com/
      Gobelets réemployablesNektohttps://www.nekto.be/lavage-de-gobelets-réemployables
      Contenants durablesMonousohttps://www.monouso.be/
      Contenants durablesFiesta Green
      Contenants réemployablesOuikithttps://www.zerowastefrance.org/wp-content/uploads/2017/05/diffusion-ouikit.pdf

      _______________________________________________________________________________________________________________

      ¹ Malgré la législation en place, certaines exceptions ont été accordées par les différents gouvernements belges concernant les gobelets réemployables, notamment pour ce qui est de “terminer les stocks de gobelets jetables encore existants”. Vous pourriez donc encore tomber sur des gobelets jetables lors de certains événements en 2023… De plus, comme le déplore Mathieu Bogaerts de BME : “Il n’y a absolument aucun contrôle de la part des autorités, il commence heureusement à avoir des attentes de la part du public ceci dit.
      ² Un exemple : le festival Esperanzah! en 2022 broyait les cartons/papiers et la vaisselle biodégradable sous forme de copeaux pour les réutiliser dans les toilettes sèches.
      ³ Soit l’équivalent de 740kg de CO2
      « La vaisselle jetable est interdite dans les établissements de restauration rapide servant plus de 20 couverts simultanément, pour tout ce qui est consommé sur place : les repas sont désormais servis dans de la vaisselle lavable et réemployable »
      ⁵ Le Collectif des Festivals (France) à d’ailleurs développé un flowchart en 2017 très intéressant et facile pour bien choisir  la vaisselle adaptée à son festival.
      ⁶ Ce qui est mis en place au festival “C’est pas d’la carotte” à Huy ou aux “Pluies de Juillet” en France par exemple.
      ⁷ Les contenants en plastique dur dédiés à la vente sont fabriqués en ABS et non en Polypropylène pour des raisons d’étanchéité des couvercles.
      ⁸ Par exemple, les gobelets doivent être utilisés environ 7 fois pour que le bénéfice écologique soit réel. Ils peuvent néanmoins être lavés jusqu’à 150 fois comme l’explique, notamment, cette vidéo du Collectif des Festivals.
      ⁹ La mise en place de couverts réemployables se heurte à des difficultés logistiques énormes pour les fournisseurs. “Notamment par le fait que ça représenterait des investissements gigantesques en matière de lave-vaisselles industriels qui sont tout à fait différents de ceux qu’on a déjà et pour lesquels on ne reçoit aucun subside aujourd’hui” explique Christophe Lampertz de Re-Uz.

    • [Vidéo] Penser la résilience écologique du secteur culturel par David Irle

      [Vidéo] Penser la résilience écologique du secteur culturel par David Irle

      Découvrez en vidéo la conférence présentée par David Irle lors du Forum de la Culture Durable qui s’est tenu au Delta à Namur le 22 novembre 2022.

      Retrouvez l’ensemble des ressources du Forum de la Culture Durable, dont les slides de cette conférence, ici.

      Stéphanie Lefevre a réalisé une infographie à propos de cette conférence :

    • La Tournée Détournée : Interview avec Dorine Voglaire d’ARMODO

      La Tournée Détournée : Interview avec Dorine Voglaire d’ARMODO

      C’est un été bien rempli qui s’annonce pour la branche belge du Réseau ARMODO (ARts à MOde DOux). Si les représentants du réseau avaient déjà donné un aperçu des différents spectacles et projets prévus pour cette année lors du Forum de la Culture Durable 2022 à Namur, la tournée sectorielle estivale 2023 nommée « La Tournée Détournée » est officiellement lancée ce 5 mai. Nous en avons profité pour faire le point avec Dorine Voglaire, coordinatrice de la tournée en question, sur l’actualité du réseau et les immanquables de l’été.

      C’est quoi le réseau ARMODO pour ceux qui ne vous connaissent pas ?

      Le réseau ARMODO, réseaux des arts à mode doux, est un réseau qui rassemble majoritairement des artistes mais aussi des structures de soutien qui vont organiser des tournées en mode doux. Ce qui sous-entend tout ce qui diminue l’empreinte carbone : le vélo, la marche à pied, le cheval, le train et même le voilier en France par exemple. On s’est mis d’accord tous ensemble sur quatre valeurs principales pour les membres :

      • Minimiser son empreinte carbone
      • Respecter le vivant (autant les humains que la faune et la flore)
      • Investir les territoires (aller à la rencontre des publics, être accessible et abordable)
      • Travailler au maximum avec de la récupération et des matériaux les plus écologiques possibles

      Ce mode de tournée permet d’être beaucoup plus proche des publics car on investit vraiment un lieu, l’artiste loge chez les gens et est véritablement accueilli, c’est gage de simplicité et cela répond aussi à beaucoup de questionnements qu’on peut avoir en tant qu’artiste entre valeurs et productions artistiques. Le public se déplace moins et les artistes se déplacent en mode doux donc l’impact est véritablement diminué.

      Il faut d’abord distinguer le réseau ARMODO international dont ARMODO Belgique fait partie et qui n’était pas un réseau structuré. On a décidé de se structurer en Belgique il y a un an pour pouvoir répondre à l’appel à projet ‘tournée sectorielle’. Cette structure permet donc de répondre à des appels à projet en Belgique mais elle se veut fondamentalement internationale et a une visée à long terme, le but étant de se transformer en fédération.

      Comment vois-tu l’évolution du réseau après un an d’existence ?

      La tournée sectorielle est vraiment en mouvement depuis un peu plus d’un mois et demi, mais ce que je constate c’est que chaque semaine il y a de nouveaux opérateurs culturels qui nous contactent. Sans être informée de tout ce qu’il se passe, je me rends compte que les lieux culturels sont curieux, friands et ont envie de s’investir. Les artistes sont curieux aussi et se posent pas mal de questions. Il y a beaucoup d’artistes qui font déjà des tournées en mode doux sans pour autant être membres du réseau. On est donc amené à expliquer ce qu’on fait et ce qu’on met en place en matière de mutualisation, ce qui les pousse, potentiellement, à nous rejoindre. Je trouve donc que l’évolution n’est ni lente ni rapide mais je pense qu’il y aura une accélération autour du festival de clôture de la tournée, dont on parlera juste après, parce qu’on va mettre en place des outils et des tables rondes.

      On a seulement commencé à vraiment communiquer lors du Forum de la Culture Durable et depuis il y a déjà une quinzaine de lieux culturels qui veulent vraiment s’investir donc je trouve ca conséquent en moins d’un an.

      Est-ce que tu sens un engouement de la part des artistes pour proposer des formats alternatifs aux circuits habituels ?

      C’était déjà quelque chose que je ressentais auparavant, peut-être de par mon secteur des arts de rue. C’est un peu le secteur idéal pour réaliser des tournées en mode doux mais finalement quand on regarde La Tournée Détournée, elle est loin de ne compter que des spectacles d’art de rue. Je sais que beaucoup d’artistes aimeraient le faire mais il y a tous les aspects techniques que cela implique. Cela demande des compétences lors de la conception des décors, des compétences en matière de déplacement, des compétences différentes en termes de diffusion et de production, cela demande aussi de bien connaître un territoire. Il y a donc de nombreux aspects à prendre en compte avant de simplement se lancer sur la route. Maintenant que le réseau se met en place on sent que plus d’artistes se projettent, se demandent si on peut les soutenir et réfléchissent à des futures tournées en mode doux. Pour le moment c’est encore fort du bouche à oreille et l’idée de créer une fédération c’est vraiment de pouvoir dépasser ce stade là et d’arriver à communiquer de manière globale.

      Ce 5 mai marque le début de La Tournée Détournée, en quoi cela consiste ?

      Ce sont dix compagnies et groupes de musique qui, de mai à septembre, vont organiser des tournées en mobilité douce. On aura donc des spectacles qui tourneront à pied, à cheval, en vélo et parfois un peu de train. Ces compagnies sont très différentes les unes des autres, on a autant du conte que du théâtre traditionnel, des marionnettes, du théâtre action, de la musique ainsi qu’une comédie musicale par exemple. Ce qui est très chouette c’est qu’avec ces dix tournées on va vraiment balayer toute la Wallonie, les dix provinces sont investies. Je recommande vraiment aux gens de prendre leur vélo et d’aller à la découverte de qui se joue près de chez eux.

      ARMODO c’est aussi un Festival et une rencontre professionnelle au mois d’octobre, peux-tu nous en dire un peu plus ?

      Il faut noter les 13 et 14 octobre au Centre Culturel Brabant Wallon à Court-Saint-Etienne. Le 13 sera une journée dédiée aux artistes et professionnels. Si le programme est à confirmer on se dirige vers des ateliers et tables de discussions avec des focus spécifiques pour les artistes et les institutions. Le lendemain, il y aura une représentation des 10 spectacles de La Tournée Détournée ainsi qu’une exposition des différents projets liés à ARMODO en Belgique, mais aussi en France et en Suisse.

      La Tournée commence ce 5 mai avec la Compagnie Al Kymia du côté de Tournai :

      • 5 mai – 17h30 – La pépinière – 2b, Rue Albert Allard 7500 Tournai
      • 6 mai – 16h30 – Ferme du petit prince – 704, Vieux chemin d’Ath 7531 Havinnes
      • 7 mai – 15h (bar/goûter à la ferme) – Ferme du buis – 2 , Rue Bois de la Haye 7534 Barry
      • 8 mai – 16h30 – Le Jardin officinal – 7, Chemin de l’Attre 7640 Maubray

      et avec la Compagnie Cavale en Brabant Wallon et du côté de Namur :

      • 5 mai – 19h – Chau. de Charleroi 97A, 1370 Jodoigne, Belgique
      • 6 mai – 20h – L’usine électrique, rue du Warichet 27A, 1360, Perwez
      • 9 mai – 19h – La Ferme du Chemin, Spy
      • 10 mai – 19h – La Casserole, Rue de l’Avenir 3, 5002 Namur
      • 12 mai- 20h – Habitat Groupé du Broctia Rue du Broctia, 10 5020 Malonne

      D’autres dates suivront très prochainement mais vous pouvez retrouver toutes les informations sur Facebook ainsi que sur le site d’ARMODO ou en envoyant un mail à armodo.belgique@gmail.com.

  • La jeunesse récompensée pour son engagement culturel durable

    La jeunesse récompensée pour son engagement culturel durable

    C’est aux côtés de la Ministre de la Jeunesse, Valérie Glatigny, que posaient fièrement les jeunes organisateurs du GreenFeel Festival le 9 mars dernier à Bruxelles. Récompensés pour leur engagement dans l’organisation du Festival écoresponsable de Fontaine-l’Evêque, ils ont été sélectionnés comme coup de cœur parmi 39 participants par le Service Jeunesse et le Forum des Jeunes, dans le cadre de l’Année européenne de la Jeunesse.

    La Ministre Valérie Glatigny (au centre) entourée des organisateurs du GreenFeel Festival

    Cette soirée, qui a eu lieu au Grand Hospice à Bruxelles, était un moment pour mettre en lumière les initiatives et l’engagement associatif de la jeune génération. Lors de cette rencontre, les jeunes ont pu assister à un spectacle organisé par le Bureau International Jeunesse (BIJ) de la compagnie VIVANTS!

    Le Greenfeel Festival a été récompensé d’un subside de 3000 euros afin de reconduire une nouvelle édition en septembre 2023 ! La valorisation de ce projet souligne l’attention portée sur ces initiatives qui forgeront le monde culturel de demain.

    Ce prix récompense plusieurs mois de dur labeur et couronne une première expérience engagée dans le monde de la culture :

    Forcément on était surpris de voir que notre initiative a été récompensée à cette échelle ! Ça fait plaisir et ça encourage !” – Jeune organisateur

    Un Festival durable qui souligne que la jeunesse a son mot à dire

    Ce festival, engagé et porté par de jeunes organisateurs de la Maison des Jeunes Case Départ, s’est démarqué par son identité écocitoyenne et s’est concrétisée par des actions sur le terrain, véritable laboratoire des festivals de demain.

    Ce Festival a eu lieu le 17 septembre 2022 à Fontaine-L’Évèque. Il a été entièrement organisé par un groupe de jeunes avec l’appui de Livia, coordinatrice et animatrice de la MJ. Elle souligne :

    Ce festival est novateur en ce sens qu’il est fait pour les jeunes et par les jeunes !”

    L’écologie est au cœur de l’identité du Greenfeel Festival, preuve d’un engagement de la part des jeunes organisateurs. Plusieurs initiatives durables ont été mises en place. L’utilisation de jetons en fécule de pomme de terre biodégradable a permis non seulement de réduire l’impact environnemental de l’événement mais aussi de sensibiliser le public à la valorisation d’échanges locaux. La présence de toilettes sèches a évité la consommation d’eau, une option végétarienne a été proposée afin de réduire l’impact carbone de l’alimentation, les déchets ont été réduits grâce à l’utilisation de gobelets réutilisables mais aussi via le remploi de matériaux pour la scénographie et la décoration du site. L’unique goodies du festival était une carte postale à planter avec le logo du festival et les T-shirts de l’équipe bénévole ont été sérigraphiés en amont pour réduire l’empreinte carbone, les festivaliers pouvaient également repartir chez eux avec un T-shirt estampillé aux couleurs du Festival, produit avec la même technique. Enfin, les acteurs locaux étaient impliqués dans la programmation : apiculteur, productrice de fruits et jus locaux, grainothèque, sans parler de la line-up musicale qui laissait place aux jeunes talents et découvertes.

    Ça faisait sens avec l’actualité environnementale, c’était aussi logique de travailler avec des gens du coin et puis ça rassemblait des gens autour d’un projet commun qui faisait sens !”

    Et cela a visiblement porté ses fruits comme le témoigne un des jeunes organisateurs : “On a adoré que ça plaise à autant de monde, on était surpris mais super contents” – un jeune bénévole.

    Cette organisation de neuf mois a été récompensée par une belle première édition le 17 septembre 2022, certes pluvieuse mais tout de même très joyeuse ! Les jeunes organisateurs ont pu profiter de leur travail en savourant une programmation variée (concerts de rap, acoustique, stand do-it-yourself, friperie…) aux côtés de leurs proches et des habitants du village !

    J’ai adoré rencontrer les artistes du groupe Les Krackheads, c’était cool aussi de pouvoir passer en coulisse et voir ce qu’il se passe derrière !” – un jeune bénévole

    Cet événement a été accompagné par EventChange concernant les ambitions durables et écoresponsables. Cette première expérience couronnée par ce prix promet une belle édition du Greenfeel Festival en septembre 2023 !

    Oui, on est très motivés pour une seconde édition, toujours dans le thème de l’écologie !”

  • Après les gobelets réemployables, place à la vaisselle !

    Après les gobelets réemployables, place à la vaisselle !

    Si la question de l’usage de gobelets réemployables lors d’événements ou de festivals est (presque¹) acquise partout en Belgique, il en va autrement concernant la vaisselle à proprement parler. Ce qui peut sembler être un poste logistique simple à aborder de prime abord se révèle plus compliqué qu’il n’y paraît à mettre en place. À travers cette petite marche à suivre nous allons voir comment intégrer assiettes et bols réemployables à votre événement.

    Les types de vaisselle : à boire et à manger

    Avant d’aborder la question de la vaisselle réemployable, il est intéressant de faire le point sur les différentes options qui existent et les avantages et inconvénients qui en découlent. 

    1. La vaisselle à usage unique
    • La vaisselle comestible est une piste intéressante qui permet d’éviter tous déchets supplémentaires mais qui peut s’avérer coûteuse et dont il faut bien vérifier la provenance.
    • La vaisselle dite “biodégradable” peut s’avérer intéressante mais il faut bien vérifier de quoi il s’agit réellement (attention au greenwashing et au cycle de fin de vie du matériau).
    • La vaisselle compostable est une bonne solution si elle est réellement compostée. Cela nécessite donc de vérifier le cycle de fin de vie des contenants en question.²
    • La vaisselle recyclable n’est intéressante que si elle est effectivement recyclée et donc valorisée sur le territoire de votre événement. 
    • La vaisselle jetable est à éviter le plus possible. Bien que les plastiques à usages uniques soient désormais interdits, il faut absolument éviter de créer des déchets supplémentaires.

    Si certaines solutions de vaisselle à usage unique peuvent sembler intéressantes, n’oublions pas que le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas. Il est donc plus pertinent d’un point de vue environnemental de privilégier la pérennité des matériaux et donc de s’orienter vers des solutions de vaisselle lavable et réemployable comme décrites ci-dessous.

    1. La vaisselle réemployable
    • La vaisselle lavable (en dur) est la solution la plus écologique et la plus durable mais demande évidemment de s’intéresser à la difficile question logistique du stockage et du lavage (cfr plus bas).
    • La vaisselle lavable en plastique dur (Polypropylène : le même matériau que pour les gobelets réemployables) est aussi une solution intéressante car réemployable d’événement en événement mais demande aussi une certaine logistique et la mise en place de systèmes de caution.

    La mise en place

    Si les avancées en la matière se font graduellement, de plus en plus d’événements essaient des choses devenant ainsi des sources d’inspiration pour d’autres et documentant aussi ce qui fonctionne et ne fonctionne pas. Il est cependant important de retenir que chaque événement étant unique, la mise en place de vaisselle réemployable doit se faire au cas par cas en prenant en compte la localisation, le public, la jauge, les menus proposés et les spécificités de l’événement.

    NDLR : Nous aimerions attirer l’attention sur le fait que certains événements de par leur emplacement et site se prêtent plus facilement à la mise en place de vaisselle réemployable que d’autres. Il faut prendre en compte le type d’événement dans son contexte et tous les aspects économiques et organisationnels comme l’explique Mathieu Bogaerts de Brussels Major Events : “Il est aujourd’hui plus simple de mettre en place de la vaisselle réemployable sur un événement en site propre comme un festival fermé avec des bénévoles par exemple que lors d’une manifestation publique prenant place au cœur d’un centre urbain. Que ce soit en termes de restaurateurs (nombre fixe), de gestion des quantités de contenants ou de récupération de ceux-ci par exemple.

    Quelques exemples : 

    En Wallonie, le festival l’Amour en vers, déjà fortement impliqué dans une démarche durable, sert tous les repas du festival dans des contenants lavables durs et fonctionne avec un système de lavage en interne grâce à l’aide de bénévoles.

    Le festival LaSemo fonctionne avec de la vaisselle réemployable depuis 2021. Accueillant près de 30 000 festivaliers, le festival situé dans le parc d’Enghien loue l’ensemble des contenants auprès d’un fournisseur extérieur qui se charge aussi du nettoyage de ceux-ci. Ce changement à permis au festival de générer 2,8 fois moins de déchets organiques, sachant qu’il fonctionnait uniquement avec de la vaisselle compostable (jetée dans la fraction organique) avant 2021.

    A Bruxelles, un test financé par Bruxelles Environnement suite à un appel à projet “climat” a permis au BME de mettre en place de la vaisselle réemployable pour la première fois sur le site de Plaisirs d’Hiver lors de son édition 2023. Ce premier test a fonctionné avec 12 commerçants sur la place De Brouckère avec l’intention d’élargir celui-ci à 35 commerçants en 2024. La question épineuse qui doit encore être solutionnée pour BME est le coût humain qu’implique d’avoir du personnel de gardiennage pour les cautions et du personnel pour la récupération des contenants. Ils travaillent d’ailleurs avec leur fournisseur sur la mise en place de machines automatisées pour la récupération des contenants qui seraient affublés d’une puce RFID.

    En Flandre, le Paradise City Festival (près de 30 000 festivaliers en 2022) a mis de la vaisselle réemployable en place sur l’ensemble du site en 2022. Les 6800 contenants en polypropylène ont permis une baisse de 275kg de déchets résiduels³ par rapport aux années précédentes.

    Le Marché de Noël d’Anvers fonctionne aussi avec de la vaisselle réemployable en polypropylène depuis 2023. Les organisateurs ont pris le parti d’imposer ce mode de fonctionnement à l’ensemble des foodtrucks/restaurateurs présents sur le site. Le grand changement pour l’année prochaine “sera de fonctionner avec un point de collecte central pour récupérer la vaisselle. Ils se sont rendu compte que le fait de ramener les contenants auprès de chaque stand compliquait les choses et posait des questions d’un point de vue hygiène” explique Christophe Lampertz de Re-uz. 

    En France, les exemples aussi se multiplient (notamment depuis l’introduction de la nouvelle loi du 1er Janvier 2023⁴) : Le festival WE LOVE GREEN a décidé de faire un test avec 10 restaurateurs en attendant d’étendre le concept de leurs “menus 100% végé dans des contenants 100%” réemployables à l’ensemble des restaurateurs du festival l’année prochaine.

    Autre exemple avec une jauge plus réduite : le festival des Pluies de Juillet n’a pas attendu l’entrée en vigueur de la loi française pour mettre en place un système avec de la vaisselle traditionnelle et impliquer directement les festivaliers pour le lavage. Ainsi, chacun fait sa vaisselle permettant une réutilisation des contenants et une sensibilisation du public.

    En Suisse, le Paléo festival (300 000 festivaliers en 6 jours en 2022) est passé entièrement à la vaisselle réemployable en 2022. En matière de staff, cela implique 300 personnes dédiées au ramassage, lavage et remise en circulation des gobelets et éléments de vaisselle réemployable pour le plus grand festival de Suisse. Depuis 2022, c’est la location de la vaisselle réemployable qui a été privilégiée en attendant de tirer les conclusions de cette expérience à grande échelle. Le site Blick a d’ailleurs réalisé une petite vidéo sur les coulisses de la vaisselle au Paléo.

    Concrètement : 

    La mise en place de vaisselle réemployable (traditionnelle ou en plastique dur) demande de bien réfléchir en amont et de répondre à quelques questions⁵. 

    1. De quoi a-t-on besoin ?

    C’est la première étape de la mise en place de vaisselle réemployable sur votre événement. En fonction de la jauge de ce dernier, du type de nourriture servie et de la manière dont vous fonctionnez (prestataires extérieurs pour l’alimentation ou gestion interne), il est important d’évaluer les quantités de vaisselle dont vous avez besoin et aussi ce dont vous n’avez pas besoin.

    À partir de là, se pose la question du type de vaisselle utilisée : 

    • Que ce soit pour un catering artiste ou pour l’espace équipe/bénévole, ou même sur un événement de taille réduite⁶, vous pouvez plus facilement récupérer de la vaisselle traditionnelle en seconde main ou via des dons afin de l’utiliser lors de votre événement. Après, il faut envisager la question du lavage que nous aborderons plus bas.
    • Si pour des raisons de jauge, de quantité ou de sécurité, la vaisselle traditionnelle ne semble pas être une option viable, la vaisselle réemployable en plastique dur est la meilleure solution. 
    1. Acheter de la vaisselle ou louer ?

    Il devient véritablement intéressant d’acheter votre propre vaisselle (traditionnelle ou en plastique dur⁷) à partir du moment où vous en avez une utilisation régulière⁸. Si vous organisez un événement par an, il est préférable de la louer car l’achat implique aussi de gérer le stockage. Il est aussi important de privilégier la vaisselle non floquée car elle permet d’être réemployée lors de différents événements. Une bonne piste peut aussi être de co-financer un achat de vaisselle avec d’autres événements afin que celle-ci tourne un maximum en fonction des besoins de chacun, la rendant ainsi plus durable et demandant un investissement moindre.

    Aujourd’hui, de nombreuses entreprises proposent aussi la location de vaisselle traditionnelle et/ou en plastique dur (Polypropylène). Si l’offre pour la vaisselle en plastique dur en Belgique concerne encore principalement les gobelets, elle se développe peu à peu et de nouveaux partenaires potentiels voient le jour. De nombreux professionnels de l’HORECA et de l’événementiel proposent déjà, et depuis longtemps, de la vaisselle traditionnelle en location. Si le prix de ces dernières est souvent abordable, il faut faire attention aux cautions qui peuvent, à l’inverse, être chères.

    1. Et le lavage dans tout ça ?

    Si un événement de taille plus réduite peut plus facilement gérer le nettoyage de sa vaisselle, plus les jauges augmentent, plus il devient logistiquement compliqué de gérer sa vaisselle en interne. C’est pourquoi aujourd’hui, les fournisseurs de vaisselle proposent souvent de se charger du nettoyage de la vaisselle moyennant une compensation financière. Voici différents scénarios possibles : 

    • Vous possédez votre propre vaisselle (traditionnelle ou en polypropylène) :
      • Vous avez une jauge relativement réduite et elle est entièrement gérée par des bénévoles ou par les festivaliers (chacun nettoie son assiette comme aux Pluies de Juillet par exemple). L’avantage est que cela demande une équipe réduite de bénévoles, quelques stands de vaisselle et une signalétique adaptée.
      • Vous avez une jauge significative et décidez de gérer votre vaisselle en interne. Il vous faudra donc une équipe de bénévoles conséquente (exemple des 300 bénévoles dédiés uniquement à ce poste au Paléo Festival) et une véritable installation professionnelle de lavage (tunnels dédiés et tournantes d’équipes 24h/24).
      • Vous avez une jauge significative et décidez de déléguer le nettoyage de votre vaisselle vers des partenaires spécialisés. Vous devez avoir une équipe pour le ramassage, le comptage mais aussi prévoir suffisamment de quantités pour être certains de ne pas manquer de contenants pour tenir jusqu’à la fin de votre événement.
    • Vous louez la vaisselle (traditionnelle ou en polypropylène) auprès d’un fournisseur :
      • Celui-ci peut se charger du nettoyage de la vaisselle en échange d’une participation financière (pour la vaisselle en polypropylène il faut compter environ 10 centimes par contenant à nettoyer). Il faut alors prévoir des espaces de stockage sécurisés pour les caisses pleines de vaisselle propre et de vaisselle sale.
      • Vous pouvez vous charger vous même du nettoyage et cela implique de mettre en place une logistique adaptée avec des lave-vaisselles sur site et des bénévoles comme expliqué ci-dessus. 
    1. Un système de caution

    La vaisselle réemployable coûte cher (aussi bien à l’achat qu’à la location) et le système qui semble faire l’unanimité pour éviter d’en perdre est la mise en place de caution. Ainsi, le Paradise City Festival notait dans son rapport de l’édition 2022 une perte de 0,9% des contenants sur l’ensemble du festival. Le système en tant que tel n’est pas compliqué à mettre en place : 

    • Distribution de contenants aux restaurateurs/foodtrucks
    • Ajout du montant de la caution lors du paiement du plat (2€ par exemple)
    • Récupération des contenants à un endroit spécifique et retour de la caution au festivalier
    • Remboursement par les restaurateurs/foodtrucks de la caution aux organisateurs en fonction du nombre de contenants distribués

    Ce dernier demande cependant une bonne organisation et surtout une bonne communication avec l’ensemble des parties prenantes. C’est pourquoi il peut être intéressant d’inclure ce processus au sein des contrats et/ou d’une charte spécifique dédiée aux restaurateurs/foodtrucks en amont de l’événement.

    Un exemple type de mise en place

    Le Festival A, qui accueille 10 000 festivaliers par jour et une trentaine de foodtrucks/restaurateurs sur site, fonctionne avec de la vaisselle réemployable en polypropylène louée auprès d’un fournisseur. Chaque contenant coûte 15 centimes à la location auquel il faut rajouter 10 centimes de lavage. Le Festival A a mis sur pied une charte qui impose l’utilisation de ces contenants réemployables aux foodtrucks/restaurateurs présents lors de l’événement. Chaque foodtruck est contacté individuellement pour lui expliquer la marche à suivre et le sensibiliser aux effets positifs de ce dispositif. Ils ont aussi l’obligation de fournir (au besoin) des couverts compostables qui peuvent être jetés dans des composts⁹. Sur site, les foodtrucks se procurent des contenants auprès de l’organisation pour servir leurs plats au festivaliers. Les festivaliers s’acquittent du prix du plat ainsi que d’une caution de 2€ par contenant. Cette caution sera récupérée par le festivalier lorsqu’il ramènera son contenant vide au stand prévu à cet effet après avoir mangé. A la fin du festival les différents foodtrucks rembourseront les cautions perçues à l’organisation du festival pour chaque contenant distribué aux festivaliers. L’ensemble des contenants sales sont stockés dans un espace sécurisé, comptabilisés, puis renvoyés au fournisseur qui se charge (dans ce cas-ci) du nettoyage de ces derniers. Le Festival A fonctionne avec plusieurs tournantes de deux bénévoles pour assurer la récupération des contenants dans les deux stands prévus à cet effet et la distribution de contenants auprès des restaurateurs qui en auraient besoin.
    Cet exemple n’en est qu’un parmi tant d’autres et peut évidemment être adapté en fonction des besoins de chaque organisateur, de la taille de son événement et des différents prestataires et/ou fournisseurs étant parties prenantes. 

    Les conseils des pros – entretiens avec Christophe Lampertz de Re-Uz et Mathieu Bogaerts de BME

    Christophe Lampertz, de l’entreprise Re-Uz, a quelques conseils pour ceux qui souhaitent se lancer dans les gobelets ou la vaisselle réemployable : “Déjà, il faut s’y prendre à l’avance et surtout prendre le temps de le faire pour bien le faire. Les gens pensent souvent que c’est très simple à mettre en place mais il y a toute une logistique à prendre en considération. Il faut qu’ils contactent des spécialistes et qu’ils écoutent les conseils. Un exemple tout bête que je donne souvent c’est d’afficher les prix caution comprise. Cela facilite la vie des bénévoles et/ou restaurateurs qui servent la nourriture et les boissons. Un autre conseil pratique est de faire payer la caution à absolument tout le monde, c’est-à-dire le staff aussi. On se rend compte, suite à des essais avec des contenants de couleurs différentes pour les festivaliers et les bénévoles, que c’est lorsqu’il n’y a pas de caution qu’on dénombre des pertes de contenants. S’il n’y a pas de caution les gens ne respectent malheureusement pas le matériel.

    Pour Mathieu Bogaerts de BME : “Pour les gobelets, il faut arrêter d’avoir peur et de croire que c’est vraiment compliqué, si on trouve le bon partenaire ca roule tout seul. Pour ce qui est de la vaisselle réemployable on est encore en phase de test et il y a en effet plus d’implications mais de toute façon, tout ce que je peux conseiller aux gens et organisateurs c’est d’anticiper : soyez prêts parce que de toute façon ça va arriver.”

    Les partenaires et liens intéressants : 

    Gobelets et vaisselle réemployablesRe-Uzhttps://www.reuz.com/
    Gobelets réemployablesEcocuphttps://www.ecocup.be/fr/
    Gobelets réemployablesRekwuphttps://www.rekwup.be/
    Gobelets réemployablesBeeyohttps://beeyo.be/
    Gobelets réemployablesTibihttps://www.tibi.be/
    Gobelets réemployablesCharleroi Nature asblhttps://www.chana.be/?Services
    Gobelets réemployablesWakecuphttps://www.greenfunsolutions.be/fr/
    Gobelets et vaisselle réemployablesCup Concepthttps://cupconcept.com/be-fr/
    Gobelets réemployablesFesticuphttps://www.festicup.be/
    Gobelets réemployablesMake Your Cuphttps://www.makeyourcup.be/
    Gobelets réemployablesIpallehttps://www.ipalle.be/reduire-ses-dechets/location_gobelets_réemployables/
    Gobelets réemployablesEtacuphttp://www.etacup.be/
    Gobelets réemployablesGroupe La Lorrainehttps://www.lalorraine.org/fr/nettoyage/lavage-et-mise-a-disposition-de-gobelets-réemployables
    Gobelets réemployablesEcoverrehttps://www.ecoverre.com/
    Gobelets réemployablesBiopackhttps://www.biopack.be/fr/
    Gobelets réemployablesProvince de Liègehttps://www.provincedeliege.be/fr/node/15414
    Gobelets réemployablesIPIC Plastichttps://ipicplastic.be/fr/
    Gobelets réemployablesSappihttps://www.sappi.com/fr
    Gobelets réemployablesMj-musichttps://www.mj-music.be/gobelets-réemployables/
    Gobelets réemployablesLe guide qui rend ton évènement plus écocitoyenhttps://www.eventecocitoyen.be/nourriture-boissons/choix-gobelets-vaisselle-bouteilles/
    Gobelets réemployablesCupStackhttps://cupstack.nl/#
    Gobelets et vaisselle réemployablesCup&Morehttps://www.cupandmore.ch/de/miete
    VaisselleSaberthttps://www.sabert.eu/fr/
    VaisselleEcopoonhttps://www.ecopoon.be/fr/accueil.htm
    VaisselleAssiettes Comestibleshttps://www.assiettes-comestibles.com/
    Gobelets réemployablesNektohttps://www.nekto.be/lavage-de-gobelets-réemployables
    Contenants durablesMonousohttps://www.monouso.be/
    Contenants durablesFiesta Green
    Contenants réemployablesOuikithttps://www.zerowastefrance.org/wp-content/uploads/2017/05/diffusion-ouikit.pdf

    _______________________________________________________________________________________________________________

    ¹ Malgré la législation en place, certaines exceptions ont été accordées par les différents gouvernements belges concernant les gobelets réemployables, notamment pour ce qui est de “terminer les stocks de gobelets jetables encore existants”. Vous pourriez donc encore tomber sur des gobelets jetables lors de certains événements en 2023… De plus, comme le déplore Mathieu Bogaerts de BME : “Il n’y a absolument aucun contrôle de la part des autorités, il commence heureusement à avoir des attentes de la part du public ceci dit.
    ² Un exemple : le festival Esperanzah! en 2022 broyait les cartons/papiers et la vaisselle biodégradable sous forme de copeaux pour les réutiliser dans les toilettes sèches.
    ³ Soit l’équivalent de 740kg de CO2
    « La vaisselle jetable est interdite dans les établissements de restauration rapide servant plus de 20 couverts simultanément, pour tout ce qui est consommé sur place : les repas sont désormais servis dans de la vaisselle lavable et réemployable »
    ⁵ Le Collectif des Festivals (France) à d’ailleurs développé un flowchart en 2017 très intéressant et facile pour bien choisir  la vaisselle adaptée à son festival.
    ⁶ Ce qui est mis en place au festival “C’est pas d’la carotte” à Huy ou aux “Pluies de Juillet” en France par exemple.
    ⁷ Les contenants en plastique dur dédiés à la vente sont fabriqués en ABS et non en Polypropylène pour des raisons d’étanchéité des couvercles.
    ⁸ Par exemple, les gobelets doivent être utilisés environ 7 fois pour que le bénéfice écologique soit réel. Ils peuvent néanmoins être lavés jusqu’à 150 fois comme l’explique, notamment, cette vidéo du Collectif des Festivals.
    ⁹ La mise en place de couverts réemployables se heurte à des difficultés logistiques énormes pour les fournisseurs. “Notamment par le fait que ça représenterait des investissements gigantesques en matière de lave-vaisselles industriels qui sont tout à fait différents de ceux qu’on a déjà et pour lesquels on ne reçoit aucun subside aujourd’hui” explique Christophe Lampertz de Re-Uz.

  • [Vidéo] Penser la résilience écologique du secteur culturel par David Irle

    [Vidéo] Penser la résilience écologique du secteur culturel par David Irle

    Découvrez en vidéo la conférence présentée par David Irle lors du Forum de la Culture Durable qui s’est tenu au Delta à Namur le 22 novembre 2022.

    Retrouvez l’ensemble des ressources du Forum de la Culture Durable, dont les slides de cette conférence, ici.

    Stéphanie Lefevre a réalisé une infographie à propos de cette conférence :

  • La Tournée Détournée : Interview avec Dorine Voglaire d’ARMODO

    La Tournée Détournée : Interview avec Dorine Voglaire d’ARMODO

    C’est un été bien rempli qui s’annonce pour la branche belge du Réseau ARMODO (ARts à MOde DOux). Si les représentants du réseau avaient déjà donné un aperçu des différents spectacles et projets prévus pour cette année lors du Forum de la Culture Durable 2022 à Namur, la tournée sectorielle estivale 2023 nommée « La Tournée Détournée » est officiellement lancée ce 5 mai. Nous en avons profité pour faire le point avec Dorine Voglaire, coordinatrice de la tournée en question, sur l’actualité du réseau et les immanquables de l’été.

    C’est quoi le réseau ARMODO pour ceux qui ne vous connaissent pas ?

    Le réseau ARMODO, réseaux des arts à mode doux, est un réseau qui rassemble majoritairement des artistes mais aussi des structures de soutien qui vont organiser des tournées en mode doux. Ce qui sous-entend tout ce qui diminue l’empreinte carbone : le vélo, la marche à pied, le cheval, le train et même le voilier en France par exemple. On s’est mis d’accord tous ensemble sur quatre valeurs principales pour les membres :

    • Minimiser son empreinte carbone
    • Respecter le vivant (autant les humains que la faune et la flore)
    • Investir les territoires (aller à la rencontre des publics, être accessible et abordable)
    • Travailler au maximum avec de la récupération et des matériaux les plus écologiques possibles

    Ce mode de tournée permet d’être beaucoup plus proche des publics car on investit vraiment un lieu, l’artiste loge chez les gens et est véritablement accueilli, c’est gage de simplicité et cela répond aussi à beaucoup de questionnements qu’on peut avoir en tant qu’artiste entre valeurs et productions artistiques. Le public se déplace moins et les artistes se déplacent en mode doux donc l’impact est véritablement diminué.

    Il faut d’abord distinguer le réseau ARMODO international dont ARMODO Belgique fait partie et qui n’était pas un réseau structuré. On a décidé de se structurer en Belgique il y a un an pour pouvoir répondre à l’appel à projet ‘tournée sectorielle’. Cette structure permet donc de répondre à des appels à projet en Belgique mais elle se veut fondamentalement internationale et a une visée à long terme, le but étant de se transformer en fédération.

    Comment vois-tu l’évolution du réseau après un an d’existence ?

    La tournée sectorielle est vraiment en mouvement depuis un peu plus d’un mois et demi, mais ce que je constate c’est que chaque semaine il y a de nouveaux opérateurs culturels qui nous contactent. Sans être informée de tout ce qu’il se passe, je me rends compte que les lieux culturels sont curieux, friands et ont envie de s’investir. Les artistes sont curieux aussi et se posent pas mal de questions. Il y a beaucoup d’artistes qui font déjà des tournées en mode doux sans pour autant être membres du réseau. On est donc amené à expliquer ce qu’on fait et ce qu’on met en place en matière de mutualisation, ce qui les pousse, potentiellement, à nous rejoindre. Je trouve donc que l’évolution n’est ni lente ni rapide mais je pense qu’il y aura une accélération autour du festival de clôture de la tournée, dont on parlera juste après, parce qu’on va mettre en place des outils et des tables rondes.

    On a seulement commencé à vraiment communiquer lors du Forum de la Culture Durable et depuis il y a déjà une quinzaine de lieux culturels qui veulent vraiment s’investir donc je trouve ca conséquent en moins d’un an.

    Est-ce que tu sens un engouement de la part des artistes pour proposer des formats alternatifs aux circuits habituels ?

    C’était déjà quelque chose que je ressentais auparavant, peut-être de par mon secteur des arts de rue. C’est un peu le secteur idéal pour réaliser des tournées en mode doux mais finalement quand on regarde La Tournée Détournée, elle est loin de ne compter que des spectacles d’art de rue. Je sais que beaucoup d’artistes aimeraient le faire mais il y a tous les aspects techniques que cela implique. Cela demande des compétences lors de la conception des décors, des compétences en matière de déplacement, des compétences différentes en termes de diffusion et de production, cela demande aussi de bien connaître un territoire. Il y a donc de nombreux aspects à prendre en compte avant de simplement se lancer sur la route. Maintenant que le réseau se met en place on sent que plus d’artistes se projettent, se demandent si on peut les soutenir et réfléchissent à des futures tournées en mode doux. Pour le moment c’est encore fort du bouche à oreille et l’idée de créer une fédération c’est vraiment de pouvoir dépasser ce stade là et d’arriver à communiquer de manière globale.

    Ce 5 mai marque le début de La Tournée Détournée, en quoi cela consiste ?

    Ce sont dix compagnies et groupes de musique qui, de mai à septembre, vont organiser des tournées en mobilité douce. On aura donc des spectacles qui tourneront à pied, à cheval, en vélo et parfois un peu de train. Ces compagnies sont très différentes les unes des autres, on a autant du conte que du théâtre traditionnel, des marionnettes, du théâtre action, de la musique ainsi qu’une comédie musicale par exemple. Ce qui est très chouette c’est qu’avec ces dix tournées on va vraiment balayer toute la Wallonie, les dix provinces sont investies. Je recommande vraiment aux gens de prendre leur vélo et d’aller à la découverte de qui se joue près de chez eux.

    ARMODO c’est aussi un Festival et une rencontre professionnelle au mois d’octobre, peux-tu nous en dire un peu plus ?

    Il faut noter les 13 et 14 octobre au Centre Culturel Brabant Wallon à Court-Saint-Etienne. Le 13 sera une journée dédiée aux artistes et professionnels. Si le programme est à confirmer on se dirige vers des ateliers et tables de discussions avec des focus spécifiques pour les artistes et les institutions. Le lendemain, il y aura une représentation des 10 spectacles de La Tournée Détournée ainsi qu’une exposition des différents projets liés à ARMODO en Belgique, mais aussi en France et en Suisse.

    La Tournée commence ce 5 mai avec la Compagnie Al Kymia du côté de Tournai :

    • 5 mai – 17h30 – La pépinière – 2b, Rue Albert Allard 7500 Tournai
    • 6 mai – 16h30 – Ferme du petit prince – 704, Vieux chemin d’Ath 7531 Havinnes
    • 7 mai – 15h (bar/goûter à la ferme) – Ferme du buis – 2 , Rue Bois de la Haye 7534 Barry
    • 8 mai – 16h30 – Le Jardin officinal – 7, Chemin de l’Attre 7640 Maubray

    et avec la Compagnie Cavale en Brabant Wallon et du côté de Namur :

    • 5 mai – 19h – Chau. de Charleroi 97A, 1370 Jodoigne, Belgique
    • 6 mai – 20h – L’usine électrique, rue du Warichet 27A, 1360, Perwez
    • 9 mai – 19h – La Ferme du Chemin, Spy
    • 10 mai – 19h – La Casserole, Rue de l’Avenir 3, 5002 Namur
    • 12 mai- 20h – Habitat Groupé du Broctia Rue du Broctia, 10 5020 Malonne

    D’autres dates suivront très prochainement mais vous pouvez retrouver toutes les informations sur Facebook ainsi que sur le site d’ARMODO ou en envoyant un mail à armodo.belgique@gmail.com.